Des groupes d’une poignée de personnes parsèment la place Sainte-Catherine. Dimanche 25 juin, dans la commune de Ndjili, au sud-est de la capitale congolaise, Kinshasa, les sympathisants de l’opposition politique s’avancent timidement vers une scène qui n’est pas encore montée. Attablé à un maquis, une bouteille de Fanta à la main, George Duaba patiente depuis 11 heures. «C’était l’heure qui avait été fixée», assure ce médecin de 36 ans tout en haussant les épaules. «Ne vous en faites pas, les gens sont encore à l’église, ils arriveront avec les leaders», glisse un voisin de tablée.
A six mois de l’élection présidentielle – au cours d’élections générales prévues le 20 décembre –, ce «meeting populaire» était l’épreuve test pour l’entrepreneur Moïse Katumbi, le sénateur Matata Ponyo Mapon, l’avocat Delly Sesanga ou encore l’ancien homme d’affaires Martin Fayulu, unis sous une même bannière. Une première fois interdit par le gouvernorat de Kinshasa, puis repoussé par les organisateurs, l’événement était un pari risqué. Inquiet de voir une si faible affluence, Charles Mushizi, avocat et candidat aux élections législatives, remarque que «le régime a suffisamment réprimé les préc