Dimanche soir, à l’heure de la prière, le bruit étourdissant d’une explosion a secoué Mogadiscio, la capitale de la Somalie. Peu après vint le son rapide et saccadé des kalachnikovs. Une terrifiante partition sonore devenue tristement familière dans la capitale somalienne. L’attentat, revendiqué par la milice islamiste Al-Shabab, a visé l’hôtel Villa Rose, situé près du palais présidentiel, fréquenté par de nombreux ministres et parlementaires. «Je savais que j’avais moins de deux minutes avant que les terroristes ne pénètrent dans l’enceinte. C’est leur modus operandi depuis longtemps, raconte à Libération Adam Aw Hirsi, le ministre somalien de l’Environnement, qui a survécu à l’attaque. J’ai gardé mon calme et, avec un groupe d’autres personnes, nous nous sommes précipités vers une porte, à l’arrière du bâtiment. Nous l’avons défoncée et avons pu nous échapper.» Certains ont fui par les fenêtres, lorsque les six assaillants se sont engouffrés dans les couloirs de l’hôtel. «Les forces de sécurité ont secouru des responsables gouvernementaux et des membres du public qui étaient piégés à l’intérieur», a annoncé la télévision publique SNTV. Des tirs ont retenti jusqu’au lendemain, et une explosion, attribuée à un dernier kamikaze, a eu lieu à l’issue d’un siège qui a duré plus de vingt heures et fait au moins huit victimes civiles.
Reportage
En Somalie, Al-Shabab à l’origine d’un nouvel attentat meurtrier
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Mogadiscio se remettait à peine d’une autre attaque meurtrière, le 29 octobre, qui a tué plus de cent personnes et en a blessé des centaines d’autres. (Abdirahman Hussein /Reuters)
publié le 28 novembre 2022 à 19h13
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