Cela fait déjà longtemps qu’Ibrahim Sheikh Isak ne croit plus à la paix. «La seule manière de vaincre [les shebabs, ndlr], c’est de les combattre», dit le président du district de Daynunay, dans le sud-ouest de la Somalie. Il est nerveux, fatigué. En novembre, son frère a été blessé lorsque la base militaire de Daynunay a été attaquée par des combattants d’Al-Shabab. La ville a changé de mains à plusieurs reprises au cours des dernières années, au gré des combats entre la guérilla fondamentaliste, affiliée à Al-Qaeda, et les troupes gouvernementales.
A seulement une vingtaine de kilomètres de là, à Baidoa, nous le rencontrons dans la cour d’un hôtel de la grande ville de la région. Entouré de hauts murs, on y pénètre par un ensemble de portails métalliques flanqués de gardes armés et de détecteurs de métaux. Son téléphone sonne. Il repose sa tasse de thé sur la table de plastique. Son regard change, révèle un incontrôlable éclat de haine. «Ils sont revenus, souffle-t-il. Il y a des combats en ce moment, je ne sais pas s’il y a des victimes.»
Reportage
La Somalie reste en proie à une guerre sans fin. En témoigne cette nouvelle attaque, ce mercredi. Un double attentat à la voiture piégée revendiqué par Al-Shabab et qui a fait au moins 35 morts à Mahas, dans le centre du pays. Signe que l