Les jours de la IIe République tunisienne, née de la révolution de 2011, sont comptés. Le président Kaïs Saïed s’était octroyé les pleins pouvoirs après son coup de force du 25 juillet, il poursuit depuis une entreprise de démantèlement systématique des institutions. Après le Parlement, suspendu, le Conseil supérieur de la magistrature, dissous, l’Instance de lutte contre la corruption, paralysée, l’Instance indépendante supérieure pour les élections (Isie) a été refaçonnée à sa main. Ses membres ne sont plus élus par les députés, mais désignés par le président de la République. L’un d’eux, le juge administratif Habib Rebii, nommé le mois dernier par un décret présidentiel, a démissionné de l’autorité électorale lundi.
«J’ai présenté ma démission de l’Isie en soutien à mes confrères juges et pour réclamer une loi fondamentale de la magistrature conforme aux standards internationaux», a-t-il écrit sur sa page Facebook. Les magistrats tunisiens entament leur deuxième semaine de grève. Ils protestent contre la révocation de 57 de leurs collègues – toujours par décret présidentiel – pour divers motifs dont «la corruption», «l’adultère» et des entraves présumées à des enquêtes sur des assassin