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Libération
Dérive autoritaire

En Tunisie, la répression du régime s’abat sur une avocate et deux chroniqueurs

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Au lendemain de l’interpellation musclée de l’avocate Sonia Dahmani, filmée en direct à la télévision, deux chroniqueurs ont été arrêtés dimanche pour des commentaires critiques. Une nouvelle illustration de la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed.
Des manifestants défilaient à Tunis dimanche 12 mai pour demander la libération d'opposants politiques. (MOHAMED HAMMI/SIPA/MOHAMED HAMMI/SIPA)
publié le 13 mai 2024 à 6h48

Le siège du colauréat du prix Nobel de la paix attaqué par les forces de l’ordre, trois personnalités des médias arrêtées et des Subsahariens en boucs émissaires. La Tunisie a connu une accélération ces dernières heures du marathon répressif qui sévit dans le pays. Tout commence pourtant par un sprint, à Tunis. Celui de l’avocate Sonia Dahmani entre un parking de Bab Bnet et la Maison de l’avocat, vendredi 10 mai. Convoquée par une juge, elle fait mine de se diriger vers le tribunal de la capitale tunisienne pour, au dernier moment, changer de trottoir et se réfugier au siège du Barreau des avocats, situé juste en face.

«J’ai couru à fond les 200 derniers mètres. Les policiers m’ont repérée, mais trop tard, j’étais déjà à l’intérieur», en sourit Sonia Dahmani samedi après-midi, au milieu d’une dizaine de confrères et amis venus la soutenir. L’avocate a un plan : lancer, depuis ce sanctuaire, la résistance contre un régime qu’elle considère comme dictatorial. A ses côtés, l’ancien bâtonnier Chawki Tabib, précise : «Même la police de Ben Ali n’est pas entrée ici. Le ‘‘mieux’’ qu’elle ait fait, c’est, en 2005, faire le forci