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Libération
Crise politique

En Tunisie, le parti islamiste Ennahdha dans l’étau judiciaire de Kaïs Saïed

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Au lendemain d’un scrutin fantoche, l’arrestation de l’ancien Premier ministre nahdhaoui Ali Larayedh ravive la polémique quant à l’indépendance de la justice. Le mouvement dénonce une instrumentalisation de l’institution pour faire oublier un taux de participation dérisoire.
L’ancien Premier ministre islamiste Ali Larayedh à Tunis, en septembre. (Yassine Gaidi/Anadolu Agency via AFP)
publié le 22 décembre 2022 à 16h10

L’ancien chef du gouvernement tunisien Ali Larayedh dort en prison depuis lundi soir. Ce n’est pas une première. Sous l’autocrate Zine el-Abidine Ben Ali, le militant du parti islamiste Ennahdha, alors clandestin, avait passé douze ans derrière les barreaux entre 1992 et 2004. Mais depuis l’accession à la présidence de la République de Kaïs Saïed, en 2019, celui qui fut un temps premier flic de Tunisie a de nouveau eu maille à partir avec la justice à de nombreuses reprises, comme d’autres dirigeants nahdhaouis.

Ennahdha, principale force politique entre 2011 et 2021, est depuis le coup de force de Kaïs Saïed au centre de trois grandes affaires. La première, la plus symbolique, est celle dite de l’envoi de jihadistes tunisiens dans les rangs de Daesh. Alors qu’Ali Larayedh était ministre de l’Intérieur (décembre 2011-mars 2013) puis chef du gouvernement (2013-2014), plusieurs milliers de Tunisiens seraient partis, avec l’aide d’Ennahdha, combattre dans des groupes terroristes au Moyen-Orient et en Libye. C’est dans ce cadre que le vice-président du mouvement à la Colombe a été écroué, lundi, par le pôle judiciaire antiterroriste. Le deuxième dossier, le plus politique, est l’implication éventuelle d’Ennahdha dans les assassinats en 2013 de