Depuis son coup de force, à l’été 2021, le président Kaïs Saïed semble intouchable. Il a suspendu les travaux du Parlement, puis l’a carrément supprimé. Il a balayé, paralysé ou pris le contrôle des instances (électorale, judiciaire, anticorruption) créées dans la foulée de la révolution démocratique de 2011. Il a fait voter par référendum une nouvelle Constitution, bouleversant les équilibres institutionnels de la Tunisie, instaurant un pur régime présidentiel en lieu et place du système hybride (mais qui penchait vers un régime parlementaire) de la IIe République. Face à ces bouleversements politiques, les Tunisiens sont, dans leur immense majorité, restés de marbre.
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L’opposition a largement échoué, jusqu’à présent, à contrecarrer les plans du maître du Palais de Carthage. Ses rassemblements n’ont jamais été massifs. Les manifestations hostiles à Kaïs Saïed ont parfois été dispersées à coups de matraque. Celles de samedi, à Tunis, se sont déroulées s