Peu de Tunisiens connaissent le son de sa voix, mais beaucoup s’apprêtent à lui donner la leur. A moins de deux semaines de l’élection présidentielle, le candidat emprisonné Ayachi Zammel suscite l’intérêt. Le chef d’entreprise de 47 ans a été condamné, le 18 septembre, à vingt mois de détention pour falsification de parrainages. Une peine aggravée de six mois supplémentaires jeudi 26 septembre, et à 12 ans lundi 30 septembre. Il reste poursuivi pour une vingtaine d’autres affaires de faux parrainages. Les adversaires de Kaïs Saïed envisagent pourtant de voter pour ce quasi-inconnu dans l’espoir de renverser le régime, qualifié de liberticide par de nombreuses ONG.
«Il a une voix assurée et il prépare bien ses interventions», confie un député qui a côtoyé Ayachi Zammel à l’Assemblée des représentants du peuple. Pour autant, l’ancien président de la Commission santé au moment de la pandémie de Covid n’a pas laissé une trace immarcescible : «Franchement, on n’a jamais eu affaire directement à lui», se souvient un ancien responsable de la très active Association des jeunes médecins.
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Cette invisibilité l’a aidé à passer les fourches caudines de l’instance électorale (ISIE). Cette dernière a écarté trois opposants aux CV plus fournis – deux anciens ministres et un proche de Moncef Ma