Kaïs Saïed aime les anniversaires. Il a choisi d’organiser son référendum constitutionnel le 25 juillet. Un an jour pour jour après son coup de force contre les institutions tunisiennes, au cours duquel le chef de l’Etat s’est emparé de tous les leviers du pouvoir, et soixante-cinq ans après la proclamation de la République par Habib Bourguiba. Dans trois semaines, les Tunisiens seront donc appelés à se prononcer sur une nouvelle Constitution. Elle tourne définitivement la page de la IIe République, fille de la révolution de 2011 qui fut à l’origine des printemps arabes. Le texte qui sera soumis aux électeurs a été publié jeudi au Journal officiel.
Il représente un bouleversement complet de l’organisation de l’Etat tunisien. Le système hybride (mais qui penchait vers un régime parlementaire) en vigueur depuis 2014 serait remplacé par un pur régime présidentiel. Selon la nouvelle Constitution, le président de la République, élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, «n’a de compte à rendre à personne, même pas à la Cour constitutionnelle», souligne Selim Kharrat, fondateur de l’observatoire poli