A moins de deux mois du scrutin présidentiel en Tunisie, Kaïs Saïed est quasi seul en scène. L’ancien professeur de droit constitutionnel, élu en 2019, a écarté la majorité de ses éventuels rivaux. Mardi encore, l’opposant Safi Saïd a été arrêté pour avoir franchi illégalement la frontière vers l’Algérie. L’ex-député et écrivain avait été condamné en juin à quatre mois de prison pour avoir falsifié des parrainages pour déposer sa candidature à la présidentielle du 6 octobre. Il a fini par jeter l’éponge en raison d’une «inégalité des chances» et d’un «manque de clarté des règles du jeu».
Dans un communiqué publié le 20 août, Human Rights Watch (HRW) dénonce un contexte de «répression croissante de la dissidence et de la liberté d’expression» à l’approche du scrutin. «Après avoir emprisonné des dizaines d’opposants et d’activistes de renom, les autorités tunisiennes ont écarté presque tous les concurrents sérieux de la course à la présidence, réduisant cette élection à une simple formalité», dénonce Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG, qui appelle le gouvernement à «cesser ses ingéren