«Il a oh, il a oh/Il a libéré le Gabon/Après tant d’années de souffrances/Il a libéré le Gabon…» : du haut des travées, l’écho de la chanson se déverse, reprise a cappella jusqu’aux premiers rangs de la tribune en contrebas. Des groupes agitant de petits drapeaux aux couleurs du Gabon entonnent avec une bonne humeur contagieuse cette mélodie qui pourrait faire figure d’hymne à la gloire du nouvel homme fort du pays. Samedi 1er juin, à une trentaine de kilomètres de Paris, à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne), le président de la transition au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema rencontrait pour la première fois la tumultueuse diaspora gabonaise de France.
En prenant le pouvoir le 30 août, à la surprise générale, le patron de la Garde républicaine a soudain mis un terme à un régime qui semblait pourtant inamovible : celui dirigé depuis cinquante-six ans par Omar Bongo, puis après son décès en 2009, par son fils Ali. La réélection de ce dernier pour un troisième mandat, annoncée dans la nuit du 29 au 30 août dans des conditions très controversées, aurait décidé ce général de 49 ans, issu du sérail, à franchir le pas en renversant celui qui est pourtant son