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Enquête

Enlèvement d’Olivier Dubois : le trouble jeu de l’armée française

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La force Barkhane suivait de très près le projet du journaliste d’interviewer un chef jihadiste, jusqu’au jour du rapt. A-t-elle utilisé notre correspondant à son insu pour tenter de le localiser ? C’est ce que semblent suggérer les éléments de l’enquête judiciaire que nous avons pu consulter avec «le Monde», RFI et TV5 Monde.
Olivier Dubois à Villacoublay, le 21 mars, après sa libération. Montage Libération. (Denis Allard/Libération)
publié le 16 mai 2023 à 17h59

Dans le désert, il s’est repassé le film des centaines de fois dans sa tête. Que s’est-il réellement passé, le 8 avril 2021, à Gao ? Ce jour-là, Olivier Dubois, le correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique au Mali, a disparu. Pensant se rendre à une interview avec un chef jihadiste, il est monté de son plein gré dans un pick-up «couleur sable», avec quatre personnes à bord, «sans arme apparente», selon le récit fait par un témoin. L’entretien devait prendre quarante-cinq minutes. Ce sera finalement sept cent onze jours, la durée de la captivité du journaliste.

Une enquête sur son kidnapping a été ouverte par la justice française le 5 mai 2021, jour de la diffusion par ses ravisseurs de la vidéo dans laquelle Olivier Dubois explique lui-même être retenu en otage par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, une organisation jihadiste affiliée à Al-Qaeda.