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Diplomatie

Les relations entre la France et l’Algérie font crise mine

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Attisées par le revirement d’Emmanuel Macron sur le Sahara occidental et par des échanges «hostiles» avec Bruno Retailleau, les tensions diplomatiques sont profondes entre les deux pays. Leurs attaches historiques, économiques et sécuritaires rendent pourtant une réconciliation indispensable.
Sur les hauteurs d’Oran, lors d’une visite d’Emmanuel Macron, le 27 août 2022. (Cyril BITTON/Cyril Bitton)
publié le 26 février 2025 à 20h52

Le coup de massue a eu lieu le 13 juin près de Bari, dans le sud de l’Italie. En marge du sommet du G7, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, reçoit tour à tour les dirigeants dans une élégante résidence à l’architecture traditionnelle en pierres blanches, typique de la région des Pouilles. Emmanuel Macron, qui vient tout juste d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale après sa déroute aux élections européennes, fait partie des invités.

«Il pensait – de bonne foi – qu’il pouvait compter sur les voix des Français originaires du Maroc et de l’Algérie pour, à l’issue du scrutin législatif, former une alliance centriste lui permettant de poursuivre sa politique. Il m’a alors annoncé qu’il allait faire un geste pour reconnaître la “marocanité” du Sahara occidental, ce que nous savions déjà», a raconté Abdelmadjid Tebboune dans un long entretien à l’Opinion publié le 2 février. Le locataire du palais d’El-Mouradia le met en garde : «Vous faites une grave erreur ! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre.»

«Grave erreur stratégique»

Il n’aura fallu que quelques semaines