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Libération
Afrique centrale

Entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, l’épineuse percée du M23

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Alors que les troupes du Mouvement du 23 mars progressent au Nord-Kivu, les relations entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir les rebelles, sont au plus bas.
Le corps d'un soldat tué lors d'un affrontement avec les rebelles du M23 a été récupéré par l'armée et des civils congolais, le 17 juin. (Reuters)
publié le 25 juin 2022 à 15h46

Les armes ne se sont jamais tues dans l’est de la République démocratique du Congo depuis un quart de siècle. Mais, ces derniers mois, elles résonnent plus bruyamment qu’à l’ordinaire. Jeudi soir, le son des armes lourdes a jeté sur la route des centaines d’habitants fuyant leurs villages à la lueur des téléphones portables pour se réfugier à Rumangabo, dans la province du Nord-Kivu. Les combattants du Mouvement du 23 mars, ou M23, poursuivent leur offensive. Après s’être emparée de la ville frontière (avec l’Ouganda) de Bunagana le 13 juin, la rébellion, qui s’est réveillée en novembre dernier après huit ans de sommeil, menace de couper les grands axes routiers de la région. «Les affrontements déplacent des dizaines de milliers de familles», a alerté Rachel Bernhard, la patronne de la délégation de la Croix-Rouge en RDC, vendredi.

La zone des combats dessine actuellement un triangle de 30 kilomètres de côté. A l’est, le M23 s’adosse à l’Ouganda et au Rwanda. Son quartier général était établi sur les hauteurs du mont Sabinyo, à la confluence des frontières des trois pays. Il contrôle déjà la ville de Bunagana et se dirige vers un second poste-frontière