Libération révèle les rouages de ce qui pourrait être l’un des principaux circuits de détournement des recettes du pétrole congolais, de Paris à Brazzaville en passant par la Suisse et Monaco. En cause, la société Orion Oil et son patron Lucien Ebata, proche du président Denis Sassou-Nguesso et aux multiples relations avec des personnalités économiques et politiques françaises. Retrouvez tous nos articles ici.
Quand Denis Sassou-Nguesso accède au pouvoir au Congo-Brazzaville, en 1979, la planète vit son deuxième choc pétrolier. Grâce à la lointaine révolution islamique qui secoue l’Iran, les prix du brut atteignent des sommets, déversant une manne dans les caisses du régime à Brazzaville. Le nouveau chef de l’Etat de 36 ans, ex-instituteur devenu l’un des premiers officiers parachutistes du Congo indépendant puis patron des services de renseignements, comprend que le pétrole sera sa planche de salut.
Elf a démarré ses activités d’exploitation dans le pays en 1972. Mais, sous la présidence du révolutionnaire Marien Ngouabi, «les tractations pétrolières empoisonnent les relations franco-congolaises, le PDG d’Elf refusant de céder aux exigences fiscales du gouvernement congolais», relatent les auteurs de l’ouvrage collectif l’Empire qui ne veut pas mourir, une histoire de la Françafrique (1). Ngouabi est assassiné en 1977. Son successeur, Denis Sassou-Nguesso, se montre pl