Devant le centre de dépôt des demandes de visas d’Oued Smar, à Alger, une file s’étire sous un soleil pâle. Plusieurs dizaines de jeunes attendent leur tour pour passer le test de français. Akram, 23 ans, scrolle sur son téléphone sans but précis, pour tuer le temps. Son fil TikTok défile à toute vitesse : des interviews de figures politiques françaises apparaissent et des extraits d’émissions de la chaîne de télévision CNews, où l’Algérie est réduite à des clichés poussiéreux. Akram hausse les épaules : «Ils ont une relation ambivalente avec nous. Et nous aussi.»

Autour de lui, la même scène se répète. Deux filles, écouteurs vissés sur les oreilles, traquent les vidéos complotistes de l’influenceuse américaine Candace Owens sur le couple Macron. En face, trois autres jeunes décryptent à voix basse l’entretien de Xavier Driencourt dans le Figaro<