Il a enfin produit ses premiers mégawatts. Inauguré triomphalement par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, le grand barrage de la Renaissance (ou Gerd, pour Grand Ethiopian Renaissance Dam) a été mis en route dimanche 20 février après plus d’une décennie de travaux et autant de controverses. Long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, l’ouvrage est censé devenir le plus gros barrage du continent. Lorsque ses 13 turbines tourneront à plein régime (une seule est pour le moment entrée en fonction), il permettra à l’Ethiopie de produire 5 gigawatts d’électricité, soit le double de sa production actuelle.
Pour le gouvernement éthiopien, l’objectif est clair : «Se servir de l’eau du Nil pour développer le pays et lutter contre la pauvreté», affirme Patrick Ferras, directeur de l’Observatoire de la Corne de l’Afrique. Une volonté de l’ancien Premier ministre Meles Zenawi, leader de la coalition au pouvoir jusqu’en 2018, à l’origine du projet. Mais c’est aujourd’hui Abiy Ahmed «qui en récolte les fruits» dans un contexte de guerre civile entre le gouvernement central et les rebelles tigréens du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré).
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«L’Ethiopie est toujours confrontée à une crise économique majeure parce qu’elle est en guerre civile. Le barrage va permettre de produire