Il est environ 13 heures, jeudi 18 novembre 2021, quand un convoi logistique de l’opération Barkhane parti d’Abidjan (Côte-d’Ivoire) à destination de Gao (Mali) est stoppé net à Kaya, dans le centre du Burkina Faso. A l’entrée de la ville, un empilement de pneus, de bois et de poteaux électriques entrave la route. Face aux militaires français, des milliers de manifestants. Des élèves, des étudiants, des vieux, des femmes, qui accusent la France de soutenir les insurgés jihadistes. Une charge complotiste, sur fond de tristesse et d’indignation : quatre jours plus tôt, 57 personnes dont 53 gendarmes ont été tuées dans une attaque terroriste à Inata, site aurifère du nord du pays. «S’ils avaient eu l’armement des Français, ils auraient pu combattre», assure un manifestant.
Inattendu, cet événement prélude au «divorce fracassant», selon les termes du quotidien gouvernemental Sidwaya, entre la France et le Burkina. A la demande de ce dernier,