Quand l’amour devient un piège. Manipulation affective, traquenard passionnel en ligne, arnaques sentimentales… en Afrique, ce genre de cas d’escroquerie n’est pas nouveau, mais en grande augmentation. 260 suspects ont été arrêtés par les polices africaines dans 14 pays, d’après l’annonce d’Interpol ce vendredi 26 septembre, qui a coordonné les enquêtes et interventions menées sur deux semaines entre juillet et août. Pas moins de 81 réseaux criminels ont été démantelés, annonce l’organisation.
«Vidéos intimes»
L’opération, surnommée «Prétendant 3.0», a basé ses observations sur deux secteurs, explique l’Organisation internationale de police criminelle. Le premier concerne les «escroqueries sentimentales». Comprendre : quand les arnaqueurs «entretiennent des relations amoureuses en ligne» avec les victimes, dans le but de leur soutirer de l’argent. Et ces escrocs de l’amour en ligne rusent en utilisant de faux profils, notamment en «imitant des célébrités».
A lire aussi
L’autre secteur étudié par les forces de l’ordre africaines concerne la «sextorsion». Le procédé est simple : un chantage sexuel suivi d’une extorsion d’argent. Les escrocs enregistrent «secrètement des vidéos intimes lors de discussions en ligne» avant d’exiger des paiements à la victime pour ne pas les diffuser. 68 arrestations de la sorte ont été réalisées au Ghana, «point marquant de l’opération», et 24 en Côte-d’Ivoire, précise Interpol.
1 463 victimes identifiées
Et le phénomène n’est pas dérisoire. Il touche de nombreuses victimes, «en majorité en Afrique mais aussi dans le reste du monde», explique un responsable de l’organisation. 1 463 victimes ont été identifiées par les enquêteurs de l’opération, pour un préjudice de près de 2,8 millions de dollars, soit environ 2,4 millions d’euros au total.
A lire aussi
Les unités de police spécialisées alertent sur une «forte augmentation» de ces cybercrimes, en particulier «le chantage à caractère sexuel et les escroqueries sentimentales», souligne Interpol.