Comment gérer la riposte au scandale Pegasus, en nuisant le moins possible au partenariat essentiel établi avec un pays allié ? Depuis mardi soir, l’exécutif, ses conseillers, mais aussi les diplomates et quelques hauts fonctionnaires doivent se faire des nœuds dans la tête. Puisque la main du Maroc semble se dessiner derrière le ciblage des téléphones de plusieurs personnalités publiques françaises – jusqu’au président Macron –, l’explication de texte, si jamais elle a lieu, promet d’être houleuse. Et pourrait nuire, un temps, à l’efficience de la coopération sécuritaire entre les deux Etats.
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Qualifiée de très «active» par plusieurs sources du renseignement, elle est surtout très fructueuse sur le volet du contre-terrorisme. «Depuis la fin du protectorat français [en 1956], l’histoire des deux pays est restée très imbriquée, avec des mobilités de population – 1,5 million de Marocains vivent en France –, et des échanges économiques très abondants. Les services marocains ont une culture de la surveillance physique très forte, disposent d’un maillage de sources très performant sur leur territoire, et ont surtout versé dans une surveillance assidue de la sphère internet depuis déjà pas mal d’années, via des technologies américaines. Cela en fait des interlocuteurs très bien informés, très réactifs», témoigne un ancien