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Ethiopie: Au Tigré, des «crimes contre l’humanité» interpellent l’ONU

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Alors que s’est ouverte l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le rapport d’un groupe d’experts des droits de l’homme exige de placer la situation catastrophique au Tigré, parmi les priorités de cette réunion annuelle.
Au Tigré, une opération «de rétablissement de l’ordre» a servi de couverture pour déclencher, en novembre 2020, une guerre totale contre la province tentée par l’autodétermination. (Yasuyoshi Chiba /AFP)
publié le 20 septembre 2022 à 18h36

Le timing peut sembler parfait. Car c’est un véritable pavé dans la mare des relations internationales que viennent de jeter trois experts des droits de l’homme de l’ONU. Une Kenyane, un Américain et une Sri-Lankaise ont été mandatés depuis décembre 2021 pour enquêter sur la situation en Ethiopie, vaste pays de la Corne de l’Afrique déstabilisé depuis près de deux ans par une guerre impitoyable entre les forces fédérales et la région septentrionale du Tigré.

En publiant les conclusions d’une enquête accablante, mais difficile, soumise à d’innombrables obstructions, au moment même où s’ouvre à New York l’Assemblée générale des Nations Unis, les enquêteurs n’ont pas manqué d’interpeller les participants à cette grande messe annuelle. Implorant ses participants d’imposer la crise qui ravage ce pays «à l’agenda des discussions» et «d’agir» pour y mettre un terme. Car si l’Ukraine est légitimement au cœur de toutes les préoccupations officielles, la communauté internationale «ne devrait pas détourner le regard» de la tragédie, tout aussi inquiétante, qui se joue en Ethiopie et singulièrement au Tigré, a souligné la Kenyane Kaari Betty Murungi, qui a dirigé ce trio d’enquêteurs.

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