A quoi ressemble désormais la longue guerre civile qui ensanglante l’Ethiopie depuis près de deux ans ? Loin des regards et des caméras, elle vient en tout cas de reprendre, après cinq mois de trêve précaire, suscitant immédiatement les inquiétudes de l’ONU, de la France, des Etats Unis, qui, tous, ont appelé jeudi à une «désescalade» pour éviter de nouveaux massacres, déplacements massifs de populations, mais aussi famine ou destructions. Les mêmes maux qui, depuis novembre 2020, ont déjà ravagé la partie septentrionale de cet immense pays, le deuxième le plus peuplé d’Afrique avec 100 millions d’habitants.
Des combats qui auraient repris depuis mercredi à l’extrême sud-est de la région du Tigré, le monde extérieur ne reçoit pourtant aucune image. Et n’en a, dans l’immédiat, aucun témoignage direct. Le conflit fratricide entre le pouvoir fédéral à Addis Abeba et la province du Tigré reste une guerre à huis clos, dans une région coupée d’Internet, et dont l’accès est, depuis le début des hosti