Qui veut la paix ? Qui parie sur la guerre ? Près de deux ans après le déclenchement d’un conflit particulièrement meurtrier entre les forces fédérales éthiopiennes et celles de la région septentrionale du Tigré, c’est à nouveau la confusion la plus totale. Cette semaine, deux attaques de drones visant Mekele, la capitale du Tigré, faisant au moins dix morts, ont soudain douché les fragiles espoirs de reprise des négociations de paix. Elles semblaient pourtant crédibles quelques jours auparavant.
Témoignage
Le week-end dernier, qui marquait la fête du nouvel an éthiopien, une petite lueur semblait poindre. Dans un communiqué officiel, la partie tigréenne avait saisi ce moment de communion nationale pour se déclarer prête à une cessation immédiate des hostilités, acceptant même que l’Union africaine (UA) joue le rôle de médiateur principal dans les pourparlers de paix.
Processus de paix laborieux
Une concession de taille, alors que le Tigré a toujours critiqué le choix de l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo comme principal négociateur de l’UA en raison de sa «proximité» avec le pouvoir d’Addis-Abeba. Dimanche, l’appel à la fin des combats et la reconnaissance du rôle du médiateur de l’UA avait donc tout d’une divine surprise, aussitôt interprétée comme une «opportunité unique» par plusieurs ténors de la communauté internationale.