«Les deux parties au conflit éthiopien ont formellement accepté de cesser les hostilités», a annoncé ce mercredi lors d’une conférence de presse Olusegun Obasanjo, haut représentant de l’Union Africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique. Des délégations du gouvernement fédéral éthiopien et des rebelles étaient réunies sous l’égide de l’UA depuis le 25 octobre à Pretoria. Cette rencontre est le premier dialogue rendu public entre les deux camps.
«Nous allons examiner les détails, mais c’est une première étape vraiment bienvenue qui, nous l’espérons, pourra commencer à apporter du réconfort à des millions de civils éthiopiens qui ont souffert en raison de ce conflit», a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Les rebelles saluent également l’accord. «Afin de répondre à la souffrance de notre peuple, nous avons fait des concessions car nous devons établir la confiance», a fait savoir le chef de la délégation rebelle, Getachew Reda.
«Tracer un nouveau chemin vers la paix»
Affirmant sa volonté de mettre «mettre en œuvre l’accord et dans les meilleurs délais», il souligne «la volonté des deux parties de laisser le passé derrière elles pour tracer un nouveau chemin vers la paix». Rebelles tigréens et armée fédérale - appuyée par les forces des régions voisines et de l’armée de l’Érythrée, pays frontalier du Tigré - s’affrontent depuis novembre 2020.
Après cinq mois de trêve, les combats avaient repris en août. Les forces éthiopiennes et érythréennes ont récemment annoncé s’être emparées de plusieurs villes au Tigré. Le conflit a été jalonné d’exactions sur les civils, selon Amnesty International.
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La reprise des combats qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire dont a terriblement besoin la région de six millions d’habitants, avait alarmé la communauté internationale. Ce conflit meurtrier a plongé la région dans une grave crise humanitaire.
Le bilan du conflit, qui se déroule largement à huis clos, est inconnu. La presse n’a pas accès au nord de l’Ethiopie et les communications y fonctionnent de façon aléatoire, rendant impossible toute vérification indépendante d’informations.
Jusqu’à un demi-million de personnes ont été tuées, estime l’ONU. Plus de deux millions d’Ethiopiens ont été déplacés et des centaines de milliers personnes souffrent de conditions proches de la famine.