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Libération
Reportage

Face à l’épidémie de Mpox en RDC : «Ce qu’il faut, c’est une meilleure gouvernance»

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Dans l’est du pays, région la plus touchée par l’épidémie de la nouvelle «variole du singe», les médecins doivent gérer la maladie et le conflit entre l’armée et les rebelles du M23. Kinshasa vient de recevoir ce jeudi 5 septembre 100 000 doses de vaccin.
Laurent Muschel, directeur général de HERA, et Jean Kaseya, directeur général du CDC Afrique, à l'aéroport international de n'Djili à Kinshasa, à l'arrivée des premiers lots de vaccins le 5 septembre 2024. (Justin Makangara/Reuters)
par Patricia Huon, envoyée spéciale à Goma (RDC)
publié le 6 septembre 2024 à 7h23

Son téléphone ne cesse de sonner. Le docteur Alain Mangolopa est débordé. «Nous avons des cas de rougeole, des cas de choléra, de nombreuses violences basées sur le genre, de la malnutrition… Et au milieu de cette crise humanitaire déjà complexe arrive le Mpox, déplore-t-il. Avec la promiscuité dans les camps de déplacés, c’est comme un feu de camp qui risque de provoquer un incendie.» Ce n’est pas la première épidémie à laquelle le médecin congolais, coordinateur de la réponse d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Nord-Kivu, fait face.

En novembre 2019, il était présent lorsqu’un groupe armé a attaqué une équipe de la riposte contre Ebola, à Biakato, une zone minière dans la province de l’Ituri. Trois de ses collègues ont été assassinés. «Un traumatisme qui reste», dit-il, lui qui n’a pourtant pas déserté le front de la guerre contre les virus. Covid-19, Ebola, Mpox, ceux-ci n’ont pas épargné son pays, la République démoc