Depuis son évasion spectaculaire, le 4 novembre 2023, son ombre planait sur le pays. Le colonel Claude Pivi, 54 ans, inspirait la peur à de nombreux Guinéens, en particulier aux familles des victimes du massacre du stade de Conakry, commis le 28 septembre 2009. Ce jour-là, au moins 156 personnes furent tuées par balles, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, dans la répression d’un rassemblement de l’opposition. Au moins 109 femmes furent violées, séquestrées et torturées. Claude Pivi, surnommé «Caplan», ministre de la Sécurité présidentielle à l’époque, était un pilier du régime militaire de Moussa Dadis Camara.

Pour son implication dans la tuerie du 28 septembre 2009, l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée, il a été jugé coupable de crimes contre l’humanité en août dernier, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de vingt-cinq ans de prison. Mais au moment du verdict, le militaire restait introuvable, malgré la récompense de 55 000 euros promise par les autorités pour sa capture.

Sa cavale a finalement pris fin mardi 17 septembre au Liberia voisin, tout près de la région de la Guinée forestière dont il est originaire. Sur des photographies circulant sur les réseaux sociaux, il apparaît en claquettes jaunes, en short et en polo rayé, visiblement sonné, aux mains de la police libérienne. Claude Pivi aurait été immédiatement extradé vers Conakry. Dans un communiqué, le ministre de la Justice guinéen, Yaya Kairaba Kaba, a affirmé mercredi soir que «le fugitif a été ramené à la maison centrale pour purger sa peine conformément à la loi».