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Conflit

Frappé par les épidémies et une «faim extrême», le Soudan entre dans sa troisième année de guerre civile

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Malgré la reprise de la capitale par l’armée régulière, les affrontements se poursuivent, notamment au Darfour, et des millions de civils sont pris au piège de la «plus grande crise humanitaire au monde».
Une distribution de nourriture dans le camp de déplacés de Kassala, au Soudan, le 27 mars. (WFP/via REUTERS)
publié le 15 avril 2025 à 8h41

Deux ans d’un conflit souvent invisible, et un bilan humanitaire effroyable. Le 15 avril 2023, un groupe de paramilitaires dissidents lançait une offensive contre l’armée, en plein cœur de la capitale soudanaise, Khartoum. En quelques semaines, la guerre s’est étendue à tout le pays. D’un côté, les troupes régulières du général Abdel Fattah al-Burhane, qui a mené un coup d’Etat en 2021 pour conserver le pouvoir. De l’autre, les Forces de soutien rapide, une unité paramilitaire dirigée par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit «Hemetti».

Le 21 mars 2025, l’armée du général Al-Burhane a finalement repris le contrôle du palais présidentiel à Khartoum. Une victoire symbolique, deux ans après en avoir été chassée par les hommes de Hemetti. Quelques jours plus tard, le chef de l’Etat a annoncé la reconquête de l’ensemble de la capitale. Mais la fin du conflit semble encore très lointaine. Si l’armée contrôle le nord et l’est du pays, les forces paramilitaires sont présentes au sud et dans presque toute la région du Darfour, dans l’Ouest.

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