Après le coup d’Etat, la justice marche au pas. Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et cinq proches du cabinet du président gabonais déchu ont été incarcérés et mis en examen mardi notamment pour «haute trahison» et «corruption active», annonce ce mercredi 20 septembre le procureur de Libreville, la capitale du Congo. Parmi les personnes placées en détention provisoire se trouve Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence.
A lire aussi
Le 30 août, moins d’une heure après l’annonce en pleine nuit de la réélection d’Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 et accusé de fraudes massives, les militaires, menés par le général Brice Oligui Nguema, l’ont renversé, accusant notamment son régime de «détournements massifs» de fonds publics. Le jour même du coup d’Etat, les militaires avaient arrêté l’un des fils du chef de l’Etat déchu, ainsi que cinq autres jeunes hauts responsables du cabinet de l’ex-président et de son épouse Sylvia Bongo Valentin.
Malles de billets
Les perquisitions à leurs domiciles, retransmises abondamment par la télévision d’Etat, les montraient aux pieds de malles, valises et sacs débordants de liasses de billets de banque. Sylvia Bongo Valentin est pour sa part en résidence surveillée à Libreville «pour sa protection» selon la présidence, «détenue arbitrairement» selon ses avocats.
A lire aussi
Ali Bongo, lui, d’abord en résidence surveillée à Libreville pendant quelques jours après le putsch, est «libre de ses mouvements» et à la possibilité de «se rendre à l’étranger», avait annoncé le général Oligui le 6 septembre. Ali Bongo avait été élu en 2009 à la mort de son père, Omar Bongo, qui dirigeait sans partage le pays depuis plus de 41 ans. Au total, les Bongo auront passé plus de 55 ans au pouvoir.