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Humanitaire

Gel de l’USaid : en république démocratique du Congo, «les gens vont mourir si on ne trouve pas de solution immédiate»

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Fin janvier, le gouvernement de Donald Trump annonçait suspendre pendant 90 jours les aides de l’agence américaine pour le développement international. Pour les acteurs de l’aide humanitaire en RDC, qui est l’un des plus grandes bénéficiaires de ce programme, ces annonces sont un coup de massue.
Des rebelles du M23 montent la garde lors d'un meeting organisé après la prise de la ville de Goma, en République démocratique du Congo, le 6 février 2025. (Arlette Bashizi/Reuters)
par Gloria Abotchi-Kpodonou
publié le 14 février 2025 à 19h35

«En République démocratique du Congo, il y a une région où on vient en aide à près de 20 000 ménages. On leur fournit des soins de santé essentiels. A cause des gels de l’USaid, on a des médicaments, de la nourriture qui pourrissent dans un entrepôt à seulement quelques kilomètres du lieu de vie de ces familles», soupire la porte-parole d’une grande ONG, qui n’a pas souhaité être identifiée. La République démocratique du Congo (RDC) est le premier pays francophone à bénéficier des programmes de l’USaid, l’agence américaine pour le développement international. En 2023, le pays a reçu 1 milliard de dollars pour financer l’aide humanitaire.

Certaines associations peuvent poursuivre leurs missions, si elles sont certifiées «Life Saving» («sauveuses de vies») par l’USaid, ce qui leur permet d’intervenir en RDC et d’être financées, mais seulement pour les besoins de première nécessité. Plusieurs associations sont éligibles à cette certification, mais, depuis dix jours et l’annonce du gel des programmes d’aide, elles n’ont toujours pas reçu les fonds. «Rien n’est clair», se désole la porte-parole.

La RDC traverse depuis des années une grave crise humanitaire, plus particulièrement ces dernières semaines dans l’est du pays. Le groupe rebelle du M23, soutenu par des troupes rwandaises,