Menu
Libération
Mobilisation

Gen Z : du Maroc au Népal, une génération qui se soulève

Réservé aux abonnés

De l’Asie à l’Afrique, dans la rue et en ligne, la «Gen Z» est devenue le moteur de la mobilisation contre la corruption, la vie chère et le népotisme. Des revendications qui vont jusqu’à ébranler le pouvoir et provoquer la chute de gouvernements.

Manifestation contre la corruption à Manille, aux Philippines, le 21 septembre. (Lisa Marie David/Reuters)
ParArnaud Vaulerin
Journaliste - International
Léa Masseguin
Publié le 03/10/2025 à 20h54

Souvent, une étincelle suffit pour lancer la contestation : une pénurie d’eau ou d’électricité, un privilège accordé à un puissant, le blocage des réseaux sociaux, des soins hospitaliers indignes, des inondations destructrices, voire des décès de patients ou de militants. Dans la rue et en ligne, du Maroc au Népal, du Pérou au Bangladesh, en passant par le Sri Lanka, le Kenya ou encore Madagascar, une mobilisation tous azimuts part à l’assaut de pouvoirs corrompus et vieillissants, quand elle ne participe pas à la chute de régimes et à l’organisation de nouvelles élections.

Elle est portée par la génération Z (ou «Gen Z»), ces jeunes nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, en plein boom numérique. Ces «zoomers» représenteraient un tiers de la population mondiale. Originaires du Sud global, ils ont grandi avec la menace du réchauffement climatique, des pandémies, des discriminations raciales et de genre, sur fond d’une plus grande affirmation des pouvoirs illibéraux et autoritaires. Et une quinzaine d’années après le succès mitigé des printemps arabes.

«Phénomène inédit»

Il est évident que les revendications, le moment, la durée et les conséquences de ces luttes diffèrent d’un pays et d’un continent à l’autre. Et qu’elles ne sont pas exclusivement défendues par la Gen Z. Il n’empêche. Cette vague de soulèvements n’est pas que l’addition de luttes éparses sans lien entre elles. «Elle révèle un schéma interconnecté, avec une résonance transnationale, affranchie des frontièr