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Interview

Génocide au Rwanda : «Empêcher l’accès aux archives alimente les soupçons sur le rôle de la France»

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L’historien Stéphane Audoin-Rouzeau a soutenu une requête devant le tribunal administratif pour autoriser l’accès à de nouvelles archives sur le rôle de la France pendant le génocide des Tutsis en 1994. Il explique son engagement, dans l’attente du verdict le 15 juillet.
Dans le camp de Nyarushishi, au Rwanda, en juin 1994. (Jose Nicolas /Hans Lucas. AFP)
publié le 11 juillet 2025 à 10h31

Il existe une spécificité française encore trop souvent méconnue : bien plus que dans la plupart des pays occidentaux, un système de règles rigides permet en France de verrouiller la mémoire nationale. Le secret-défense en est la pierre angulaire. Avec la possibilité d’imposer un refus, indéfiniment renouvelable, à toute demande d’accès aux archives liées aux pages les plus embarassantes de l’histoire récente.

La guerre d’Algérie et la répression du mouvement indépendantiste au Cameroun en ont longtemps été des exemples flagrants. Plus récemment, il y a le Rwanda, théâtre de l’un des derniers génocides du XXe siècle, en 1994. Dans les années qui précèdent, la France a été le meilleur allié d’un régime qui s’est ensuite radicalisé. En trente ans c