«Au nom de mon pays, au nom de mon peuple, je vous demande pardon» : non, ce ne sont pas les paroles d’Emmanuel Macron ce jeudi lors d’un discours attendu à Kigali. Ce sont celles prononcées, le 7 avril 2000, par le Premier ministre belge de l’époque, Guy Verhofstadt. Ancienne puissance coloniale au Rwanda, la Belgique avait rapatrié ses troupes dans les premiers jours du génocide en avril 1994. Juste après l’assassinat atroce de dix Casques bleus belges. Les conséquences catastrophiques de cet abandon, au début d’une tragédie qui fera un million de morts en trois mois, justifiaient la demande de pardon du chef du gouvernement belge.
A lire aussi
Au Rwanda, le rôle de la Belgique a pourtant été moins compromettant que celui de la France, évoqué ce jeudi par Emmanuel Macron au mémorial du génocide à Kigali. Lors de cette première visite au Rwanda, le président français savait que ses paroles pouvaient avoir une portée historique, scellant un rapprochement qu’il avait lui-même lancé. Les mots présidentiels seront finalement moins directs. Mais, malgré quelques ellipses et arrangements avec le passé, Macron aura globalement réussi cet examen de passage dans un pays où la mémoire de la présence française reste vive.
«Don de pardonner»
Pas de demande franche et directe de pardon donc, mais plutôt une périphrase, le président