Les mains sur la tête, allongés sur le sol. Le plus loin possible des fenêtres. Pour éviter les balles perdues, les vitres qui se brisent. Pendant dix jours, les derniers occupants de l’hôtel Acropole, au centre de Khartoum, ont vécu au rythme des combats qui, depuis le 15 avril, ont brutalement plongé la capitale soudanaise dans l’enfer. Et c’est les larmes aux yeux que Thanassis Pagoulatos, le propriétaire de cet établissement légendaire, racontera dans une vidéo postée sur YouTube ce calvaire vécu au milieu des tirs croisés. «Sans électricité, sans eau ni nourriture pendant les derniers jours», soupire cet octogénaire d’origine grecque en arrivant mardi dans le hall de l’aéroport d’Athènes. Deux jours après avoir été finalement évacué, d’abord vers Djibouti, comme des centaines de ressortissants étrangers, par les forces françaises.
Décryptage
Thanassis est parti avec sa belle-sœur, Eleonora, et les cinq derniers clients de l’hôtel. Pour la première fois depuis son ouverture, en 1952, l’Acropole a fermé ses portes. Les grandes palmes de ses ventilateurs ne tournent plus. Les deux étages hauts de plafonds sont privés de leur éternel va-et-vient. La porte vitrée du bureau, recouverte d’autocollants des nombreux médias et O