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Libération
Fin d'une époque

Guerre au Soudan : à Khartoum, l’hôtel Acropole ferme ses portes pour la première fois depuis 1952

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A la suite des combats qui dévastent la capitale soudanaise depuis le 15 avril, l’établissement, fondé dans les années 50 par un expatrié grec, s’est retrouvé au cœur de la bataille. Retour sur un lieu mythique qui a accompagné l’histoire mouvementée du pays.
L'hôtel Acropole à Khartoum, la capitale du Soudan, en 2015. (Wikimedia)
publié le 1er mai 2023 à 8h38

Les mains sur la tête, allongés sur le sol. Le plus loin possible des fenêtres. Pour éviter les balles perdues, les vitres qui se brisent. Pendant dix jours, les derniers occupants de l’hôtel Acropole, au centre de Khartoum, ont vécu au rythme des combats qui, depuis le 15 avril, ont brutalement plongé la capitale soudanaise dans l’enfer. Et c’est les larmes aux yeux que Thanassis Pagoulatos, le propriétaire de cet établissement légendaire, racontera dans une vidéo postée sur YouTube ce calvaire vécu au milieu des tirs croisés. «Sans électricité, sans eau ni nourriture pendant les derniers jours», soupire cet octogénaire d’origine grecque en arrivant mardi dans le hall de l’aéroport d’Athènes. Deux jours après avoir été finalement évacué, d’abord vers Djibouti, comme des centaines de ressortissants étrangers, par les forces françaises.

Thanassis est parti avec sa belle-sœur, Eleonora, et les cinq derniers clients de l’hôtel. Pour la première fois depuis son ouverture, en 1952, l’Acropole a fermé ses portes. Les grandes palmes de ses ventilateurs ne tournent plus. Les deux étages hauts de plafonds sont privés de leur éternel va-et-vient. La porte vitrée du bureau, recouverte d’autocollants des nombreux médias et O