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Guerre au Soudan : les chefs rebelles du Darfour annoncent sortir de leur «neutralité»

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Alors que les Forces de soutien rapide se tournent vers El-Fasher, seule ville du Darfour à échapper à leur contrôle, des leaders de groupes armés ont déclaré qu’ils défendraient la localité en cas d’attaque.
Des bâtiments incendiés après un bombardement des Forces de soutien rapide à El-Fasher, dans le Darfour du Nord, le 1er septembre 2023. (AFP)
publié le 1er décembre 2023 à 14h41

C’est à El-Fasher, dans les sables, que la guerre au Darfour a commencé il y a vingt ans. Le 23 avril 2003, un groupe rebelle tout juste formé, le Mouvement de libération du Soudan (SLM), prenait d’assaut l’aéroport de la ville, tuant des dizaines de soldats gouvernementaux et détruisant plusieurs avions. Le SLM affirme à l’époque agir en réaction aux raids meurtriers sur les villages conduits par des groupes arabes nomades protégés par le régime d’Omar el-Béchir, et contre le sous-développement et la marginalisation de la région du Darfour.

Deux décennies plus tard, presque jour pour jour, une nouvelle guerre civile a éclaté au Soudan. Les deux belligérants sont des héritiers de la guerre de 2003. Le général Al-Burhan, chef de l’armée qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat en octobre 2021, était à l’époque le commandant des opérations militaires au Darfour. Son rival d’aujourd’hui, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, est lui-même originaire de la région. Il était un chef milicien arabe, leader des redoutés