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Répression

Guinée : une plainte en France pour «disparition forcée» de militants pro-démocratie

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Le chef de la junte guinéenne, Mamadi Doumbouya, est visé par une plainte rédigée par un cabinet d’avocats parisien, treize jours après l’enlèvement brutal d’activistes à Conakry.
Le président de la Guinée, Mamady Doumbouya, à la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le 21 septembre 2023. (Timothy A. Clary /AFP)
publié le 23 juillet 2024 à 20h17

Depuis le mois de mai, les alertes se faisaient plus pressantes. «La prochaine fois, ce ne sera pas une arrestation classique avec la prison à la clé, mais un camp militaire», glissait-on aux membres du Front national de défense de la Constitution (FNDC) à Conakry. Les obscurs messages émanant de proches du régime de Mamadi Doumbouya prévenaient aussi ces militants pro-démocratie de velléités de les «faire disparaître». «On ne les a pas pris au sérieux car on se disait qu’on ne faisait rien de mal. Pour nous, c’était juste des intimidations», relate l’un des cofondateurs du mouvement, le journaliste Abdoulaye Oumou Sow, aujourd’hui en exil.

Le 9 juillet, Oumar Sylla, dit «Foniké Mengué», figure de proue du mouvement, a été enlevé à son domicile vers 22 h 30 à Conakry, par des hommes armés en uniforme. Deux autres membres du FNDC, Mamadou Billo Bah et Mohamed Cissé disparaissaient avec lui vers une destination inconnue. Ce mardi 23 juillet, les épouses d’Oumar Silla et de Mamadou Billo Bah ont annoncé avoir déposé une plainte au pénal en France, pour «disparition forcée». Datée du