C’est un moment forcément très «particulier» pour Hervé Berville, le secrétaire d’Etat français chargé de la Mer et de la Biodiversité. Agé de 34 ans, il en avait 4 lorsqu’il a été évacué de son orphelinat rwandais par des soldats français, aux premiers jours du génocide au Rwanda, en avril 1994. Depuis Kigali, où il se trouve en compagnie du ministre des Affaires étrangères pour participer aux commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsis, qui ont débuté ce dimanche, Hervé Berville a répondu aux questions de Libération.
Qu’est-ce que cela signifie de se retrouver aujourd’hui à Kigali pour vous, citoyen français mais aussi orphelin rescapé de ce génocide ?
C’est évidemment important d’être ici, au Rwanda, dans ce moment de deuil et de recueillement des commémorations, et de représenter la France au côté du ministre des Affaires étrangères. C’est aussi particulier pour moi. Finalement, je réalise que la vie ne tient pas à grand-chose. Au hasard, à la chance. La moitié de ma famille a été exterminée dès le début du génocide, dans les premières semaines après le 7 avril 1994. Paradoxalement, ma «chance