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Analyse

Hirak : les Algériens reprennent la rue, une douche froide pour le pouvoir

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Le Hirak, un printemps algériendossier
Après une pause de près d’un an, Covid oblige, les militants du Hirak ont renoué avec la contestation en manifestant ce lundi dans les grandes villes du pays. Un retour aux airs d’échec pour le président Tebboune, qui a alterné «main tendue» et répression depuis son élection.
Une manifestation à Alger pour le second anniversaire du Hirak, ce lundi. (Toufik Doudou/AP)
publié le 22 février 2021 à 18h33

Pour la troisième année consécutive, le 22 février, des dizaines de milliers d’Algériens ont marché dans les rues du pays la tête haute. En 2019, le soulèvement pacifique, inattendu, avait débouché au bout de quelques mois sur la chute fracassante du président Abdelaziz Bouteflika. En 2020, la manifestation avait sonné comme un avertissement à l’égard du nouveau pouvoir, avant que le mouvement de contestation soit placé sous l’éteignoir mondial de la pandémie de Covid-19. En 2021, le défilé a comme un goût de renaissance.

Ni la pluie qui faisait briller les balcons en fer d’Alger, ni l’important dispositif policier (barrages filtrants pour empêcher l’accès à la capitale, hélicoptères, canons à eau…), ni la peur des arrestations n’ont finalement empêché les révoltés de sortir ce lundi. A Alger, mais aussi à Oran, Constantine, Annaba, Béjaïa, Sétif, Bouira ou Mostaganem… Cela faisait presque un an que ces images de foules joyeuses et déterminées avaient disparu des médias : depuis le 13 mars 2020 exactement, lorsque les manifestants ont décidé de suspendre les marches hebdomadaires du vendredi par respect des règles sanitaires.

Gestes d’apaisement

A l’époque, les autorités algériennes y ont vu