«Brrrrr.» Une onomatopée assortie d’un frisson électrisent soudain le corps frêle d’Antoine (1). Le questionner sur l’affluence le soir du 1er décembre 2024 au stade de N’Zérékoré, troisième ville de Guinée, où plus de 140 personnes sont mortes lors de la finale d’un tournoi de football à la gloire de l’homme fort du pays, Mamadi Doumbouya, c‘est voir son regard se nimber d’effroi. «C‘était plein à craquer, avec une majorité d’enfants. Il n’y avait pas assez de place pour tout ce public.» Il est handicapé depuis ce drame, énième épisode d’usage excessif de la force contre la population guinéenne, qui jalonne cette fois la dérive autoritaire de la junte au pouvoir depuis le putsch du 5 septembre 2021.
Au matin de ce dimanche-là, des véhicules surmontés d’amplis annoncent à tue-tête la venue du général Mamadi Doumbouya et du célèbre chanteur et humoriste Grand P dans la «capitale» de la ré