En rétrocédant aux forces maliennes la base française de Gossi, mardi, l’armée française suspectait déjà un risque de manipulation. «Nous redoutions une attaque informationnelle d’ampleur depuis l’arrivée des Russes au Mali, avance un officier de Barkhane. Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux étaient saturés de fausses informations. On nous accusait de voler l’or du Mali, de livrer des armes aux terroristes dans le cadre de notre retrait du pays. On s’attendait à ce qu’on nous accuse de laisser des charniers derrière nous.»
Les attaques n’ont pas tardé à essaimer sur la toile. La première est apparue sous la forme d’un tweet publié mercredi à 22 h 06 par le compte d’un dénommé «Dia Diarra». L’internaute, se présentant comme «un ancien militaire, patriote malien et analyste politique», dénonce alors la découverte d’un charnier à la suite du retrait des Français de la base de Gossi. Le message attire l’attention de curieux sans gagner en popularité. Dans le ciel de Gossi, quelques heures auparavant, un drone français observe l’installation des nouveaux occupants du camp. Arrivés dans plusieurs camions de marque chinoise, appartenant aux Forces armées maliennes (Fama), une dizaine d’individus «de type caucasien, appartenant très probablement au groupe Wagner et un détachement Fama», selon l’état-major français, se mettent à décharger du matériel. Le drone de surveillance les observe dormir à la belle étoile grâce à un capteur infrarouge.
A lire aussi
Le l