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Libération
Décryptage

Inauguration du barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu : un «triomphe» éthiopien

L’ouvrage, le plus grand d’Afrique, doit doubler la production électrique du pays. Brandi par le Premier ministre Abiy Ahmed comme un symbole de souveraineté, il sert son projet unificateur d’une nation morcelée.

Chantier du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (Gerd), près de Guba en Ethiopie, le 26 décembre 2019. (Eduardo Soteras /AFP)
Publié le 08/09/2025 à 7h30

Enfin, l’Ethiopie tient son barrage. Quatorze ans après la pose de la première pierre par le Premier ministre d’alors, Meles Zenawi, le chef actuel du gouvernement éthiopien, Abiy Ahmed, va inaugurer l’ouvrage monumental qui dompte les eaux du Nil Bleu, mardi 9 septembre. Nul doute que la cérémonie, à laquelle plusieurs chefs d’Etat ont été conviés, sera grandiose. Elle représente pour les Ethiopiens l’aboutissement d’années d’efforts financiers, techniques et diplomatiques. Et une triple victoire pour Abiy Ahmed.

Un réel outil de développement

En Ethiopie, le Nil Bleu est appelé Abbaye. La rivière prend naissance au lac Tana, sur les hauts plateaux abyssins, s’écoule à travers le Soudan (où elle rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil) puis traverse l’Egypte du sud au nord. Le Grand Barrage éthiopien de la renaissance (Gerd) – son nom officiel – a été érigé une vingtaine de kilomètres en amont de la frontière soudanaise, dans la région du Benishangul-Gumuz.

Depuis des années, son réservoir se re