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Décryptage

Inflation, tourisme, guerre : comment l’économie égyptienne s’embourbe dans la crise

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Guerre au Proche-Orientdossier
Le conflit entre Israël et le Hamas aggrave fortement la situation dans le pays, en proie à la pire crise économique de son histoire.
Un cargo dans le canal de Suez, le 13 janvier. (Ahmed Gomaa/REA)
publié le 2 février 2024 à 11h50

Effondrement du tourisme, chute des recettes du canal de Suez et de la réexportation du gaz israélien… Près de quatre mois après l’attaque du Hamas sur Israël, et le pilonnage par l’armée israélienne, sans relâche depuis, de la bande de Gaza, l’Egypte subit de plein fouet les ramifications économiques de la guerre en cours à sa frontière nord. D’autant que le plus peuplé des pays arabes, où deux tiers de ses 105 millions d’habitants sont pauvres ou en passe de l’être, s’enfonçait déjà ces dernières années dans ce que les experts estiment être la pire crise économique de son histoire.

Dévaluations et inflation

Symbole, et symptôme de cette situation catastrophique : la dévaluation de la livre égyptienne, qui s’échange au rabais face au dollar américain. Il faut aujourd’hui 70 livres, contre 40 livres en septembre, pour obtenir un billet vert sur le marché noir, soit plus du double du taux de change officiel (30 livres pour un dollar). Par conséquent, prédisent les analystes, l’Egypte devrait bientôt procéder à une nouvelle dévaluation de sa monnaie au cours du premier trimestre 2024. La quatrième rien que depuis le début de l’année 2022.

La précédente série de dévaluations avait déjà réduit d