Au moins 150 personnes sont mortes dans les récentes inondations qui ont touché le centre du Nigeria où les secouristes redoutent que le bilan des victimes s’alourdisse «considérablement». Les précédents bilans avaient fait état de 36, 88, puis 115 morts. Un porte-parole de l’Agence de gestion des urgences (Sema), Ibrahim Audu Husseini, a ajouté que plus de 3 000 personnes avaient été déplacées, 265 maisons «complètement détruites» et deux ponts emportés.
Ibrahim Audu Husseini avait déclaré auparavant s’attendre «à ce que le bilan augmente considérablement car il y a des sauveteurs déployés à différents endroits». A cette heure, des équipes de sauveteurs continuent de tenter de retrouver des personnes disparues après des pluies torrentielles qui ont emporté mercredi soir des dizaines de maisons dans la ville de Mokwa, provoquant de nombreuses noyades. Des habitants fouillent également les décombres des bâtiments effondrés dans l’espoir de retrouver des proches portés disparus depuis mercredi soir, a constaté un journaliste de l’AFP.
Climat
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria est régulièrement touché par des inondations lors de la saison des pluies, qui s’étend de mai à septembre. Le changement climatique alimente des phénomènes météorologiques plus extrêmes, selon les scientifiques.
Ravages
Les inondations, généralement causées par de fortes pluies et des infrastructures insuffisantes et en mauvais état, font des ravages chaque année, tuant des centaines de personnes. Au Nigeria, les inondations sont aggravées par un drainage inadéquat, la construction de maisons dans des zones inondables et le dépôt de déchets dans les circuits d’assainissement.
En 2024, plus de 1 200 personnes ont été tuées et 1,2 million déplacées dans au moins 31 des 36 Etats du Nigeria, lors de l’une des pires inondations du pays depuis des décennies, selon la Sema. Deux ans plus tôt, plus de 500 personnes avaient perdu la vie et 1,4 million avaient été déplacées.
Face à la recrudescence des inondations, le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, avait appelé l’année dernière à un renforcement des moyens alloués aux secours et demandé la mise en place d’alertes «pour atténuer l’impact des catastrophes environnementales». De leur côté, les services de secours insistent sur la nécessité d’un soutien accru de l’Etat pour faire face à l’ampleur des dégâts et limiter les pertes humaines.
Mise à jour samedi 31 mai à 15 h 09 avec un nouveau bilan des victimes et des destructions.