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Diplomatie

Israël-Palestine : la France accusée d’avoir perdu l’équilibre

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Guerre au Proche-Orientdossier
Au cours des manifestations de ces derniers jours, Paris est critiqué pour son soutien sans faille de l’Etat hébreu. Une rupture avec la ligne historique de la diplomatie française.
Une manifestation devant l’ambassade de France à Beyrouth, au Liban, mardi. (Bilal Hussein/AP)
publié le 19 octobre 2023 à 21h02

En diplomatie comme en géologie, il existe des poussées lentes, continues, sous-jacentes, et des ruptures tectoniques, brutales. Allant jusqu’à provoquer des séismes. Lors des marches de la solidarité avec la Palestine, mercredi 18 octobre, les ambassades de France au Liban et en Tunisie ont été prises pour cibles par les manifestants. La représentation française a été caillassée à Beyrouth. Au moins un drapeau tricolore a été brûlé à Tunis. Pourquoi Paris, historiquement considéré comme une puissance d’équilibre sur le dossier israélo-palestinien, se retrouve-t-il désormais accusé d’alignement sur la position israélienne ?

La ligne française avait été tracée par le général de Gaulle en 1967, quelques mois après la guerre des Six Jours, dans une conférence de presse devenue célèbre. «Nous ne laissions pas ignorer aux Arabes que pour nous, l’Etat d’Israël était un fait accompli et que nous n’admettrions pas qu’il fut détruit, affirme d’emblée le président français. Le conflit n’est que suspendu et il ne peut pas avoir de solution sauf par la voie internationale. […] Un règlement doit avoir pour base l’évacuation des territoire