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Interview

«La Cédéao veut éviter que les coups d’Etat militaires redeviennent acceptables en Afrique de l’Ouest»

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Pour le fondateur du think tank citoyen Wathi, Gilles Yabi, la «crédibilité» de l’organisation régionale a été entamée par sa gestion des putschs à répétition.
Mamady Doumbouya (au centre), nouvel homme fort de la Guinée après le putsch contre Alpha Condé, après une rencontre avec les dirigeants de la Cédéao, à Conakry, le 17 septembre. (John Wessels/AFP)
publié le 18 septembre 2021 à 15h30

L’Afrique de l’Ouest commence à redouter la contagion. Après deux putschs au Mali en moins d’un an, la Guinée voisine est à son tour tombée aux mains des militaires le 5 septembre. Cette fois, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a voulu se montrer intraitable : des élections devront avoir lieu au plus tard dans six mois et les auteurs du coup d’Etat contre le président Alpha Condé seront sanctionnés, a-t-elle annoncé dans un communiqué publié jeudi, à l’issue d’un sommet extraordinaire au Ghana. L’organisation, qui avait déjà suspendu la Guinée de ses instances la semaine dernière, a enfoncé le clou vendredi, en envoyant une délégation à Conakry pour informer de vive voix les putschistes de sa sentence.

Le sommet d’Accra a également été l’occasion pour les chefs d’Etat ouest-africains de mettre en garde le Mali : il n’est pas question de prolonger la durée de la transition, fixée à dix-huit mois après le putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, l’été dernier. La tenue des élections en février 2022 est «non négociable» et tous ceux dont les actions «impactent négativement