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Diplomatie

La crise entre Paris et Alger, «fonds de commerce» idéal pour les ambitions de Bruno Retailleau

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Le ministre de l’Intérieur poursuit son rapport de force avec Alger, alimentant la crise diplomatique. Il espère ainsi solidifier sa position dans la course à la présidence de LR contre Laurent Wauquiez. Et prend le risque, au passage, d’entrer en conflit avec l’Elysée.
Bruno Retailleau à Paris, le 14 décembre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 18 mars 2025 à 19h42

Jusqu’où ira la crise entre Paris et Alger ? Alors que de nombreux observateurs jugent que les relations entre les deux capitales traversent leur pire période depuis l’indépendance en 1962, la situation continue de se détériorer. En cause, cette fois-ci : le rejet par Alger, lundi 17 mars, d’une liste d’une soixantaine d’Algériens à expulser que la France lui avait soumis trois jours plus tôt. «Les autorités ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises», indique un communiqué publié par la diplomatie algérienne, qui réaffirme le «rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums» venant de Paris.

Cette décision a une nouvelle fois provoqué la colère du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, tenant d’une ligne dure sur l’immigration, qui a promis une «réponse graduée» face à ce refus. Parmi ces mesures de rétorsion, le locataire de la place Beauvau a d’ores et déjà annoncé la suspension des accords de 2007 concernant l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques. Invitée ce mardi matin sur RTL, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, n’a pas non plus exclu une réduction des visas de travail attribués aux ressortissants algériens. «Ce rejet porte atteinte à nos intérêts, il contrevien