«Comment vas-tu Laurent ? Content de te voir.» Ce sont des retrouvailles chaleureuses et amicales entre deux éternels frères ennemis qui ont eu lieu hier soir à Abidjan. Dans une atmosphère de réconciliation, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, arborant un large sourire, a accueilli son prédécesseur Laurent Gbagbo sur le perron du palais présidentiel avant de poser main dans la main avec son ancien rival devant les photographes.
La dernière poignée de mains des deux caïmans de la politique ivoirienne remontait au 25 novembre 2010, lors d’un débat télévisé mouvementé organisé en amont du second tour de la présidentielle. C’était juste avant le déclenchement de la crise post-électorale qui a coûté la vie à au moins 3 000 personnes, alors que les deux hommes revendiquaient la victoire dans les urnes.
Rencontre cordiale et fraternelle avec mon jeune frère Laurent Gbagbo. Nous travaillerons à renforcer la confiance, dans l’intérêt de notre pays. pic.twitter.com/HwAUnX6OC2
— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) July 27, 2021
Au sein de l’opinion, une seule et même question : cette rencontre peut-elle rebattre les cartes d’un pays encore meurtri par des années de violences politiques, et ainsi sceller la réconciliation nationale ? «Cette crise a créé des divergences mais cela est derrière nous», a déclaré Ouattara lors d’un point presse. Pour le politologue ivoirien Sylvain N’Guessan, «cet événement permet de définir les bases d’une Côte d’Ivoire nouvelle en dépit des relations complexes entre les deux hommes».