«Nin hao !» «Bonjour, Chinois !» Les motards et chauffeurs guinéens ont intégré ces salutations dans les zones riveraines du monumental chantier du Transguinéen. Un chemin de fer en arc-de-cercle de plus de 600 kilomètres, qui fend les savanes boisées, montagnes et forêts denses du sud de la Guinée. A l’approche d’un pont ferroviaire aux piliers de béton massifs, ou d’une piste traversée par une batterie d’engins de génie civil, ils marquent l’arrêt. Montrent patte blanche à un travailleur chinois. Rarement causant, celui-ci réplique par un hochement de tête au «flagman» – métier pourvu par un Guinéen qui consiste à lever un drapeau, vert ou rouge, pour réguler la circulation.
206 ponts, 12 gares, 30 kilomètres de tunnels, un port. Simandou, chaîne montagneuse de 110 kilomètres, s’apprête à perdre son titre de «plus grand gisement de fer inexploité de la planète». La Guinée tient enfin une solution logistique pour déverrouiller son trésor. Dès 2026, 120 millions de tonnes de minerai doivent être évacuées chaque année de ce Jura tropical, situé dans le sud-est du pays.
Vieux mirage
Aucun des partenaires du projet Simandou, pesant 20 milliards de dollars d’investissements (environ 17 milliards d’euros) dont 15 milliards de dollars dans les infrastructures ferroviaires et portuaires, ne manque de n