Mardi matin, 9h55. Sur l’écran du téléphone, s’affiche un simple message : «Expulsion.» Sonia Rolley, journaliste en république démocratique du Congo depuis 2004, est sur le point d’entrer dans le bureau de la police des étrangers de la Direction générale des migrations. Elle sait que ses heures dans le pays sont comptées. Après près d’une heure d’interrogatoire, la journaliste est embarquée dans une voiture, direction l’aéroport international N’Djili, à Kinshasa, sans pouvoir récupérer ses affaires. «Aucune raison ne lui a été donnée», indique l’agence de presse Reuters, avec qui elle collaborait.
Une épée de Damoclès était suspendue depuis deux mois au-dessus de la tête de la journaliste. Ancienne correspondante de Libération au Tchad, et de Radio France internationale (RFI) à Kinshasa, Sonia Rolley avait été nommée en septembre à la tête du bureau de Reuters dans la capitale congolaise. Mais son accréditation, bien que payée, n’a jamais été renouvelée. Elle demeurait au Congo avec un visa de touriste, ne pouvant travailler et navigant ainsi entre deux eaux. C’est seulement au pied de l’avion qu’elle aurait été informée de la raison du refus de sa demande d’accréditation. Sur le document, que Libération a pu consulter, «ses activités précédentes» lui sont reprochées.
Fer de lance des révélations
Au Congo, Sonia Rolley, journal