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Le Libé des historien·nes

L’Algérie française, mémoire des droites

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Réduite après 1962, la cause de l’Algérie française resurgit dans le racisme et les obsessions actuelles.

Des combattants de l'Armée de libération nationale en 1957. (AFP)
Par
Sylvie Thénault
Directrice de recherches au CNRS
Publié le 09/10/2025 à 6h25

A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Comme historienne, je vois revenir dans l’actualité, insidieusement, l’Algérie française. Je la vois dans l’obsession pour l’Algérie, visée pour sa politique à l’égard de ses ressortissants expulsés alors qu’elle agit en Etat souverain, comme les autres – l’indépendance ne serait-elle pas passée ? Je la vois dans l’expression décomplexée du racisme anti-maghrébin – surtout quand les Algériens sont nommément ciblés. Je la vois dans le soutien pervers aux Algériens porteurs de voix critiques sur leur pays, leur Etat ou leur société – se rejoue là l’instrumentalisation des oppositions au FLN, des réticences à son égard, pendant la guerre. Ne peut-on pas la voir aussi dans le refus que soient baptisés des monuments publics en hommage à des militantes du FLN, au point d’incendier ces monuments ou de boycotter leur inauguration, à Vénissieux et à Bobigny ? Et j’aimerais que les biographies de nos personnels politiques soient mieux connues – l’Algérie française n’est pas tou