Conakry bouillonne ce dimanche 30 mars au matin. Les motos foncent sur l’autoroute Fidel-Castro. Sur leur siège, jusqu’à quatre personnes en rang serré. Des familles, des amis, impeccablement sapés et coiffés. Les bras se tendent pour un selfie à 60 km/h, les étoles brodées ou scintillantes flottent au vent, les klaxons fusent. Le croissant de lune aperçu la veille dans le ciel guinéen marque la fin du ramadan et la célébration de l’Aïd el-Fitr. Mais la fête se télescope cette année avec un autre événement national, plus inattendu : la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara pour «raison de santé».
«A compter de cet instant [un décret du 29 mars faisant date, ndlr], Monsieur Moussa Dadis Camara est libre», a déclaré le garde des Sceaux, Yaya Kairaba Kaba, dans un reportage diffusé samedi soir sur la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG). Il montre l’ancien putschiste, complet bleu marine à rayures blanches, cornaqué par des policiers et des militaires vers la sortie de la maison d’arrêt de Conakry dans la nuit du 28 au 29 mars. Le 31 juillet